Le matin s'était levé avec un ciel gris sombre teinté çà et là de rose et de fuchsia. Maintenant, il virait au cobalt.
Nous étions quatre à arpenter la Hamada du Drâa et son long plateau sablonneux d'un blanc intense. Pareils à eux même et tout drapés de leur flegme naturel, les dromadaires nous escortaient de leurs pas chaloupés.
L'horizon n'était rien ! Une large ligne blanche coupée d'un bandeau bleu.
Autour de nous dansaient quelques sorcières, ces tourbillons de poussière qui apparaissent subitement et disparaissent en se couchant mollement sur le sol.
Il y avait longtemps que je n'avais pas accompagné un groupe dans cette contrée perdue mais ô combien fascinante. C'est un plongeon total dans l'espace, comme une plongée sous-marine dans un autre "monde du silence". Rien n'arrête l'oeil et le regard se perd dans une immensité de terre et de ciel.
Il y avait longtemps ... mais mes compagnons de voyage étaient de ceux qui voulaient tenter une expérience que seul le désert peut offrir : la rencontre avec soi.
Dans l'effort de la marche, le bienfait d'une gorgée d'eau, la brûlure du soleil, la douceur du courant d'air dans les palmiers, les cailloux qui agressent les semelles, la causerie du soir au coin d'un feu, le silence de plomb, ton âme se dresse alors devant toi comme un grand miroir qui ne déforme rien, qui ne sait pas mentir.
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